Une mise en scène portée par une fidélité au texte rafraîchissante, qui ne s’encombre heureusement jamais d’une inutile rigueur documentaire, et révèle la prometteuse Marina Rebeka.
Cette adaptation par Ezra Pound de deux pièces de théâtre nô, devient dans les mains de Kaija Saariaho un véritable manifeste d’épure théâtrale et de poésie musicale.
Séduisant rapprochement de styles divergents, mais surtout de timbres inaccoutumés, ce choix d’œuvres audacieux met à l’honneur des instruments aussi inhabituels que le basson ou le cor, brouille les harmonies familières.
Fallait-il condamner la simplicité de l’intrigue à tant de simplisme esthétique ? Retour sur Un bal masqué où l’expressivité, les nuances et l’ambiguïté seront à rechercher chez les interprètes.
Difficile de comprendre réellement comment a pu naître, dans l’esprit du metteur en scène allemand, un rapprochement aussi saugrenu. C’est pourtant dans un vaisseau spatial, puis sur la terre lunaire, que l’action de La bohème se déroule.
Concert de l’ONF en faveur du Sidaction sous la baguette de Kirill Karabits, remplaçant Semyon Bychkov. Un résultat à l’expressivité rare, aussi animé que savamment nuancé.
Créé il y a dix ans à Vienne, triomphe au Festival d’Aix qui a suivi, De la maison des morts, dans la mise en scène de Patrice Chéreau,est enfin donné sur la scène de Bastille, ici encore sous l’impulsion bienveillante de Stéphane Lissner.
L'Opéra de Paris consacre une exposition à l'un des metteurs en scène les plus marquants de sa génération : Patrice Chéreau. A voir au Palais Garnier jusqu'au 3 mars 2018.
Proposer un programme composé exclusivement de compositions des XXème et XXIème siècles a de quoi faire mentir ceux qui réduiraient volontiers la musique savante à son seul classicisme.
Une ambition affichée : faire sonner l’infini des possibles du plus monumental des instruments sur des partitions qui ne lui sont pourtant pas destinées.
Ode à la légèreté et à la liberté, les Noces mozartiennes rassemblent également assez de faux-semblants et de jeux de masques pour rassasier les appétits de tout metteur en scène facétieux qui se respecte.
C’est peu dire que la nouvelle production de Warlikowski, après les deux reprises qui ont ouvert cette saison de l’Opéra de Paris, était attendue. Promesses tenues.
On aurait pu craindre, le temps d’une Maurerische Trauermusik nous confirmant l’inadéquation de l’acoustique du TCE à l’effectif symphonique classique, que le choix de l’économie et de la joliesse, au détriment de l’émotion et de la profondeur, ne vienne blanchir la dureté d’un programme composé de véritables chefs-d’œuvre.
Marquée à la fois d’un désir de lignagevet d’un profond souhait de modernité, la musique d’un Messiaen, d’un Stravinsky ou d’un Fauré posent inévitablement problème à tout interprète voulant rendre compte de la part éthique d’une esthétique.
L’attente était grande : fruit d’une première collaboration entre l’Auditorium de Lyon et le Festival d’Ambronay, à la fois choix évident pour fêter les cinq-cents ans de la Réforme et symbole universaliste – pour son ancrage catholique –, la messe en si, importée ici de Leipzig
Marc Minkowski et ses musiciens décidément irréprochables connaissent en effet le verbe mozartien sur le bout des doigts, et en conjuguent avec le même plaisir manifeste l’intranquille sensualité, le délicat tumulte et le lyrisme résigné.
Loin de se résumer à un pied-de-nez, cette prise de fonction est une réussite totale avant tout parce qu’elle prend à bras le corps la substantifique moelle de ses œuvres, parce qu’elle explore leur sensorialité sans jamais rien sacrifier de leur pureté ; parce qu’elle s’attelle à en dire avant tout les « voluptés », dira Krivine.
Le programme, 100% Bach, prévu à l’ouverture, fait ainsi à la fois vibrer les tuyaux de l’impressionnante réplique de l’orgue d’Arnstadt et résonner, entre prélude et fugue, les vocalises des cantates dans l’église de Pontaumur.