C’est que la Lucia de Bernadette Grimmett n’est pas révisionniste, et ne confond pas regard et distanciation : à rebours des malentendus transformant la meurtrière en vengeresse, et la victime en femme forte, Lucia n’apparaît ici qu’en elle-même.
L’Opéra de Baugé est né d’un pari un peu fou : celui de créer, en Maine-et-Loire, un festival dans la lignée de celui de Glyndebourne, dans le Sussex. Champêtre, propice à d’élégants pique-niques à l’entracte, joyeux et tous publics, le festival n’en est pas moins exigeant et porté par une vraie passion pour le genre.
Belle idée, pour attester à qui en douterait encore, de la place toute particulière de Nino Rota dans la musique du XXème siècle, que d’adjoindre à ces pages cinéphiliques celles de la pièce de concert Divertimento concertante pour contrebasse et orchestre.
Hors des frontières opposant traditionnellement français et allemand, Neudeutsche Schule et romantisme plus conservateur, sacré et profane, tonal et modal, l’orgue de Thomas Ospital sonne avec une fougue et une profondeur étonnantes, puisées ici chez un Bach que l’on aura rarement entendu aussi bien articulé.
Il est tentant de plaquer sur l’essence poétique du livret de Maeterlinck, à la fois illogique et cohérent, des relectures, des idées de mise en scène ou des projections plus ou moins pertinentes – en bref : de rationnaliser un propos laissé volontairement à l’imagination.
Stéphane Lissner, en souhaitant honorer la musique chère à Boulez a eu raison de vouloir rappeler que le mésestimé Wozzeck demeure une œuvre musicale majeure de ce début de XXème siècle, ainsi qu’un mythe littéraire et politique vibrant d’actualité.
Malgré son évident intérêt musical, La Calisto a jusqu’ici attiré l’attention des metteurs en scène avant tout pour les jeux sur les registres et le(s) genre(s) que le livret de Giovanni Faustini, basé sur les Métamorphoses, laissait entrevoir.
Synecdoque de la Passion et donc référence la plus évidente en pleine semaine sainte, la Passion selon Saint Matthieu, monumentale, canonique, proprement géniale, bouleverse et surprend encore son auditeur.
Dans ce choix réside à la fois la force et la faiblesse d’une direction à la virtuosité et aux appétits bienvenus, mais encore peu prompte à la démesure et à une certaine profondeur.
Pas de changement de décor depuis Les Noces de Figaro l’an dernier : l’action de Don Giovanni se déroule ici encore entre un élégant théâtre portatif de rideaux et de fausses coulisses, écrin idéal pour les lieux de représentation – Drottningholm puis Versailles.
C’est avec une joie intacte que Benoît Dratwicki, directeur artistique du CMBV, parcourt encore aujourd’hui l’Hôtel des Menus Plaisirs, lieu d’accueil des Etats Généraux, où le centre s’est installé en 1996. Rencontre avec un malicieux passionné.
How best to celebrate Johan Sebastian Bach's birthday and the arrival of spring? Don't miss the European Early Music Day, organised by REMA on 21st March at venues across Europe.
Eminent choix de programmation que d’adjoindre à l’attendu Stabat Mater de Rossini l’amène Symphonie n°3 de Schubert et, surtout, l’inédit Chant Funèbre de Stravinsky, retrouvé en 2014 à Saint Pétersbourg et ici en création.
Belle idée que de faire coïncider les ateliers dédiés à l’orgue de l’Auditorium et la programmation du festival Présences : l’orgue se prête mieux que n’importe quel instrument au désir de monographies de cette édition, mettant à l’honneur une compositrice à la croisée d’influences et de domaines d’expression.
Confier l’ONF aux mains du fils et fidèle élève Ken-David Masur pour un programme dédié au grand Kurt relevait à la fois de l’évidence et de la gageure. Parcourir avec lui les pages les plus emblématiques d’un symphoniste au répertoire moins cosmopolite que viscéralement composite suffirait-il à invoquer la tempérance, la vigueur et l’affabilité de ses interprétations ?
La beauté des traits croqués par Wolfgang Doerner, de même que la solidité de pupitres aux nombreuses parties solistes valent le détour, et l’on comprend quel défi a pu constituer pour les trente ans de l’Orchestre une telle fresque.
Véritable précis de monadologie aux accents newtoniens, dont l’acuité et la précision le disputent à la chaleur et au charnel dans un tourbillon de couleurs, le Cosí de Keersmaeker mêle savamment mouvement et harmonie dans un geste aussi chorégraphique que musical. Pour un résultat saisissant !