Avec Torobaka, les danseurs et chorégraphes Akram Khan et Israel Galvan puisent dans les origines de leur art pour confronter flamenco et danse traditionnelle kathak, originaire de l’Inde du Nord. Si les techniques s’entrechoquent, le rythme et l’énergie de la danse s’unissent dans un face-à-face époustouflant.
Artistes au sommet de leur art, Akram Khan et Israel Galvan s'intéressent à l’élan primitif qui rythme leur danse. S’il semblerait que le flamenco pourrait tirer une lointaine origine des danses rituelles indiennes, kathak mais aussi bharata natyam, Torobaka n’a pourtant pas l’ambition de mettre en lumière cette racine commune. Plus qu’une recherche de similarités entre deux techniques traditionnelles, les artistes s’appliquent plutôt à établir un lien créatif et une certaine vitalité dans leur échange chorégraphique.
Akram Khan, danseur contemporain formé à l’école d’Anne Teresa de Keersmaeker, est un artiste établi sur la scène internationale. Né à Londres d'une famille d’origine bangladaise, il est initié dès l’enfance au kathak, à la source de sa danse expressive et ronde, et qui influence en grande partie son œuvre (notamment les compositions Kaash ou Zero degrees). Israel Galvan, enfant prodige de danseurs flamenco sévillans, a lui aussi grandi dans la tradition de la danse et de la musique. Artiste créatif, il développe au fil des années un style distinctif de flamenco contemporain, très théâtral et mobile, dont le travail de pieds dépasse les limites de la technique traditionnelle.
Si le rythme, moteur de leur énergie, les rapproche, les danseurs s’opposent pourtant sur le plan technique. Le kathak propose un mouvement fluide, là où le flamenco est plus abrupt. Véritable travail de pieds, le flamenco se distingue aussi de la danse kathak, épreuve de la virtuosité des mains. Faisant écho à cette différence technique, Akram Khan porte d’ailleurs des chaussures aux mains lors d’une variation.