Proposition forte par les Pianissimes ! Un grand panorama dramatico-musical sur ce qu’était Erik Satie, ce qu’il savait faire. La soirée était confiée à trois messieurs, le pianiste Frédéric Vaysse-Knitter, le ténor Jean Delescluse, et le conteur Bertrand Périer. D’aucuns se seront méfiés d’une performance qui allie texte et musique, et ils ont eu tort, car solidement mené, ça peut être rudement bien ; on avait là une réalisation musicale et scénique remarquable, car spontanée jusque dans le moindre détail.
Le concert est également occasion de redécouvrir un lieu, la célèbre Salle du Conservatoire, dont la scène surplombée d’une grande arche, les chandeliers et les fresques, nous précipitent immédiatement dans le plus faste XIXe siècle.

Frédéric Vaysse-Knitter cultive un art de la simplicité et du dépouillement, ne visant qu'à mettre en évidence tel détail du texte, telle harmonie du compositeur, effaçant au mieux la personnalité de l'interprète. Malgré des débuts qui sonnaient un peu distants, le jeu gagne peu à peu en engagement et en invention, une impression qui semble liée aux œuvres elles-mêmes ; les lentes circonlocutions font peu à peu place aux piques d’humour.


Une leçon d’efficacité, tant le moindre détail de texte, de musique semble intégré à la performance. L’ambiance a beau être au Music-Hall, un peu de rire, cela vaut toute la musique du monde, à preuve les applaudissements ! Laissons ceux qui n'aiment pas Satie à leurs critiques...