Le Norwegian Chamber Orchestra opte pour une communication originale : l’ensemble se présente aux auditeurs pour la Suite Holberg de Grieg sans pupitre ni partition, les violons et altistes debout, ce qui offre à voir une belle ondulation et un ajout d’interactivité entre les musiciens.
Le son de l’ensemble est dense et si on peut regretter des violoncelles peu phrasés dans le Prélude, on apprécie leur sensualité dans la Sarabande ainsi qu’un orchestre soulignant l’aspect folklorique de l’énergique Gavotte laquelle, prise sans maniérisme, rappelle les différents « Halling » de Peer Gynt.
C’est avec L’Air que l’émotion s’installe avec ces graves tendus malgré quelques scories d’homogénéité et d’intonation, comme dans le campagnard Rigaudon à l’alto et violon solo, détails qu’on pourra mettre sur le compte d’une rusticité recherchée et voulue. De ce point de vue, les pas de danse esquissés par les contrebasses soulignent une volonté claire d’informalité brandie comme une carte de visite.
Changement d’ambiance pour les deux concertos de piano de Mozart proposés sous la direction et par le pianiste norvégien Leif Ove Andsnes. D’emblée, l’ouverture de l’Allegro du Concerto n°20 en ré mineur de Mozart montre une certaine emphase aux vents, de très majestueuses scansions des trompètes et où seul le basson apparaît un brin mécanique et peu audible.
Le piano de Leif Ove Andsnes offre une belle homogénéité. Le son est souple, sans emphase à la pédale. Elégance sans ostentation, voilà ce qui qualifie bien ces deux concertos de Mozart si connus sous les doigts agiles du norvégien qui pare ses cadences d’une lumière toute beethovénienne, orientant ainsi son Mozart vers l’avenir plutôt que du côté des anciens.