Les Musiciens de Saint-Julien se sont retrouvés hier dans la salle du Centre Culturel Zamek à Poznan pour le Festival Baroque Poznan et nous ont offert un très beau concert, mêlant la viole de gambe, la harpe, la flûte, la cithare, le violon, le chant et même la musette. Les six musiciens sur scène ont présenté seize pièces, véritable panel de la musique écossaise, d’où le titre : For ever Fortune - szkocka muzyka (« musique écossaise » en polonais).
Tous les éléments étaient réunis pour nous plonger dans une ambiance écossaise. Le premier morceau Saw na ye my Peggie, met tout de suite à l’honneur Nicholas Scott. Le lyrisme de ce ténor anglais, membre des Arts Florissants de William Christie, est en parfaite adéquation avec l’esprit développé par les Musiciens de Saint-Julien. Il parvient à transmettre au public un enthousiasme qui laisse l’audience suspendue à ses notes. Il termine le morceau en chantonnant sur « diddle, diddle, diddle » nous donnant l’impression d’être en plein coeur des highlands.
La suite du concert est une succession de morceaux qui témoigne de la qualité de ces musiciens. Ce qui fait la force de ce groupe de musique baroque est leur capacité à se produire ensemble tout en laissant une belle autonomie à chacun. Ainsi, Johnnie Cope nous laisse entendre un superbe solo de violon de la part de Graham Mackenzie. Ce sont toujours ces rythmes celtiques qui sont présents, dans des tonalités majeures et dans un rythme effréné. Le violon est assisté de la cithare qui renforce le caractère dansant du morceau. Même lorsque les musiciens ne jouent pas sur scène, ils participent au concert en se mouvant au rythme de la musique. Nicolas Scott par exemple sourit et tape du pied en rythme lorsqu’il ne chante pas. Cette ambiance bon enfant est un atout majeur dans ce concert, le public se sent à l’aise, et a l’impression de prendre lui aussi part au concert.