Un beau voyage auquel nous conviaient Alan Woodbridge et son chœur des femmes du Grand Théâtre de Genève : L’Ave Maria de Gustav Holst, compositeur qui eût une influence notoire auprès de Benjamin Britten dont on aura apprécié le fameux Ceremony of Carols et la Missa Brevis in D, ainsi qu’un invité un peu insolite, Giuseppe Verdi, et ses Laudi alla vergine Maria.
Fort d’une petite vingtaine de choristes sous la direction sensible d’Alan Woodbrige, le groupe fait briller les timbres chauds et charnus de l’ensemble genevois qui depuis peu, propose des rendez-vous réguliers hors de la saison d’opéra, afin d’en apprécier les talents.
Composée en 1959 pour la Cathédrale de Westminster et son chœur, avec un accompagnement d’orgue, la Missa Brevis in D, op. 63 est une œuvre poignante, habile dans son écriture assez moderne, sans être ardue. Le Kyrie paré de belles couleurs s’enchaîne sur un Gloria très dynamique, rehaussé d’un orgue dont on a adjoint une partie de harpe, qui n’existe pas dans la partition originale, renforçant l’aspect rythmique et dansé de l’œuvre. Et si le Sanctus paraît un brin terrestre avec des aigus plus que charpentés, le Benedictus offre un moment d’intense concentration avec la belle voix chaude de Mi-Young Kim reprise par la soprano Fosca Aquaro. L’ajout de la harpe est particulièrement intéressant dans l‘Agnus Dei, renforçant les couleurs finales d’une œuvre qui ne manque pas de charme et offrant un beau pendant à la fameuse Ceremony of Carols.
Composée en 1942, Ceremony of Carols est l'une des œuvres incontournables du compositeur, tant par sa justesse stylistique, son atmosphère et l’indéniable émotion que suscite l'accord des voix et de la harpe.
Le « Wolcum Yole » introductif, massif, fait place à un « There is no Rose » plus inspiré. C’est avec « That yongë Child » que la noirceur toute brittenienne envahit la salle rappelant les plus belles pages et ambiances telles que celles de Peter Grimes ou du Turn of the Screw. « Oh my dear Heart » est intense avec une soliste au timbre splendide et à la vocalité adaptée. Et si le « This little Babe » est solide, il manque de lumière dans son accord final, le tout paraissant un peu tassé.