Avec une acoustique de classe mondiale et un emplacement idyllique au bord du lac de Lugano, il n'est pas surprenant que la salle de concert du LAC de Lugano soit rapidement devenue un lieu de prédilection pour les solistes et orchestres de premier plan. La saison 2024-25, la neuvième à ce jour, ne fait pas exception à la règle, avec une constellation de solistes et d'ensembles qui se produiront dans ce coin captivant de la Suisse.
Après le concert d'ouverture de LuganoMusica donné par Paavo Järvi et le Tonhalle-Orchester Zürich, la pianiste italienne Beatrice Rana se produit à la mi-octobre avec un récital en solo – son premier à Lugano depuis 2019. Avec en point d'orgue des chefs-d'œuvre pour piano de Ravel (Gaspard de la nuit et la transcription de La Valse par le compositeur), Rana jouera également Mendelssohn et Brahms, la musique de celui-ci étant un fil rouge de cette première partie de saison à Lugano. Début novembre, Janine Jansen interprètera ainsi une série de sonates pour violon de Brahms avec le pianiste Sunwook Kim, suivie plus tard par Kirill Gerstein, avec Iván Fischer et le Budapest Festival Orchestra, dans le Premier Concerto pour piano et la Première Symphonie de Brahms.
Après un programme festif des douze violoncellistes des Berliner Philharmoniker au début du mois de décembre, Lugano recevra la visite rare de la célèbre pianiste Maria João Pires, qui interprètera le Quatrième Concerto pour piano de Beethoven avec le Festival Strings Lucerne, sous la direction de Daniel Dodds. Figureront également au programme également, de la musique de Florence Price, arrangée pour orchestre à cordes, ainsi que la Symphonie « Jupiter » de Mozart.
Chostakovitch fera son apparition en janvier 2025, année marquant le 50e anniversaire de sa mort, dans un programme entièrement russe dirigé depuis le piano par Lahav Shani, qui interprètera le Deuxième Concerto pour piano du compositeur ainsi que des extraits de La Khovanchtchina de Moussorgski et de la Cinquième Symphonie de Tchaïkovski. Quelques jours plus tard, Lugano accueillera un autre concert dirigé depuis le clavier : Andrea Marcon sera à la tête de La Cetra Barockorchester Basel dans un programme piquant Vivaldi-Geminiani-Haendel, ce qui ne manquera pas d'éclairer la facette italienne turbulente de ce dernier.
Le mois de février sera marqué par un triptyque de concerts variés de quatuors à cordes, illustrant la vitalité toujours actuelle de ce répertoire. Le JACK Quartet, basé aux États-Unis, se produira en premier, dans un fascinant programme moderne mêlant John Cage, Heinz Holliger et l'écriture délicate et subtile de la compositrice allemande Eva-Maria Houben. Deux autres programmes plus traditionnels trancheront avec cette entame, avec le Quatuor Modigliani et le Carmina Quartet, qui proposeront des concerts structurés autour des quatuors de Ravel et Debussy respectivement.
La musique de chambre sera également au centre de la saison de Lugano le mois suivant, lorsque le violoncelliste Gautier Capuçon se produira avec de jeunes lauréats de sa fondation pour interpréter les quatuors avec piano de Schumann et de Brahms. Les interprètes seront encore plus jeunes deux jours plus tard, avec l'orchestre de jeunes Superar Suisse – dont le programme n'a pas encore été annoncé.
Le début de l'année 2025 à Lugano sera également un moment privilégié pour les amateurs de Bach, avec l'Ensemble Claudiana, une formation autrichienne sur instruments d'époque, qui se produira avec les Petits Chanteurs de Vienne pour une série de cantates de Bach à la fin du mois de février, sous la direction de Luca Pianca. Quelques semaines plus tard, le récital solo du virtuose français Alexandre Tharaud comportera une série de suites et de transcriptions de Bach, en contraste avec la musique du grand contemporain français de Bach, Jean-Philippe Rameau.
Le printemps verra se produire à Lugano une série de tandems chambristes, avec des noms prestigieux : Leonidas Kavakos viendra en avril avec son complice de longue date Enrico Pace pour une série de sonates pour violon de Beethoven, Chostakovitch et Schubert. Le mois suivant, le violoniste Giuseppe Gibonni arrivera avec le pianiste Ingmar Lazar pour interpréter d'autres œuvres de Schubert, associées à la Sonate FAE écrite collectivement par Brahms et ses collègues. Mais il n'y aura pas que des sonates pour violon : le contrebassiste virtuose Dominik Wagner sera au rendez-vous à la fin du mois de mai pour présenter l'étendue des possibilités de son instrument, allant de Piazzolla à Pärt en passant par Mancini, en compagnie de la pianiste Lauma Skride.
Le guitariste écossais Sean Shibe méritera également d'être vu en mai, avec un riche programme solo. Son récital comprendra des extraits de manuscrits écossais pour luth, mis en parallèle avec une nouvelle commande de Thomas Adès, intitulée à juste titre Forgotten Dances, ainsi que des chefs-d'œuvre pour guitare de Villa-Lobos et Ginastera. Le mois suivant, un autre manuscrit anonyme frappant sera interprété : le Llibre Vermell de Montserrat, une collection remarquable de chants sacrés et profanes de la fin du Moyen Âge, dans une interprétation semi-scénique par le Coro Clairière del Conservatorio della Svizzera italiana.
La fin du printemps à Lugano sera marquée par la visite de deux grands orchestres. L'Orchestre de la Suisse Romande, dirigé par Daniele Gatti, se produira à la fin du mois de mai, avec Christian Tetzlaff dans le lumineux Concerto pour violon de Beethoven (la Symphonie « Eroica » est également au programme). En juin, Santtu-Matias Rouvali dirigera le Philharmonia Orchestra et le pianiste Nikolai Lugansky dans un programme entièrement en R : Rachmaninov, Respighi et Ravel. Il est clair que La Valse entonnée par Beatrice Rana résonnera tout au long de la saison de Lugano, Rouvali dirigeant la version orchestrale de l'ouvrage six mois plus tard.
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Cet article a été sponsorisé par la Fondazione LuganoMusica.