Giselle, emblème du répertoire romantique du Ballet de l'Opéra de Paris, brille de nouveau à l’Opéra Garnier, magnifiquement interprété par les étoiles Dorothée Gilbert et Mathieu Ganio et un corps de ballet d’une grande sensibilité.
Chorégraphié à l’Opéra de Paris en 1841 par Jean Coralli et Jules Perrot, Giselle est avec La Sylphide (1832) le ballet romantique français par excellence. Malgré le succès rencontré lors de sa création, le ballet disparut rapidement du répertoire parisien, avant d’être remonté en Russie par Marius Petipa en 1887 et de revenir sur les scènes françaises dans les années 1910 grâce aux Ballets Russes de Serge Diaghilev. Brodant avec cet héritage pluriel, la version réglée en 1991 par Patrice Bart et Eugène Polyakov rénove la chorégraphie, tout en conservant son authentique qualité romantique et la dualité fortement contrastée des éclatantes scènes de vie paysannes de l’acte I à la poésie aérienne de l’acte en blanc.
Attribué aux librettistes Théophile Gautier et Jules-Henri Vernoy de Saint-Georges, Giselle raconte la tragédie d’une jeune paysanne éperdue d’amour pour un prince parjure, Albrecht, qui lui promet fidélité et mariage. Mais Hilarion, amant éconduit, met à jour la vérité. Giselle s’éteint dans la folie et rejoint le royaume des Wilis. Fantômes diaphanes inspirés des légendes germaniques, les Wilis sont de jeunes femmes disparues avant leur mariage et condamnées à hanter éternellement les rêves des hommes, dansant avec eux jusqu’à leur dernier souffle. Mais l’amour romantique triomphe, et Albrecht, venu honorer la tombe de Giselle, est protégé de la vengeance des Wilis.
Dans les rôles principaux, Dorothée Gilbert et Mathieu Ganio portent très haut le niveau de jeu de cette représentation qui, avant même d’être délicate sur le plan esthétique, est éminemment incarnée.