C’est à une belle thématique russe que nous conviait l’Orchestre de la Suisse Romande sous l’impulsion de Kazuki Yamada ce mercredi 16 mars au Victoria Hall avec Moz-Art à la Haydn, jeu musical pour deux violons, deux petits orchestres à cordes, contrebasse et chef d’orchestre de Schnittke, le Concerto pour violon en ré majeur de Tchaïkovski, puis la Dixième Symphonie de Chostakovitch pour finir.
Ouverture un peu grinçante avec ce « MOz-Art à la Haydn ». L’ensemble en petite formation surgissant du Black-out, entonne cette petite mélodie mozartienne qui se disloque rapidement avec un sourire plein de malice. Plaisir de la découverte pour une petite pièce pleine d’esprit.
C’est avec un son assez mat que l’Orchestre de la Suisse Romande au complet introduit, pour suivre, le Concerto pour violon de Tchaïkovski. Rapidement le son clair et concentré du violon de Vadim Gluzman s’élève et emporte avec conviction tout l’orchestre avec lui. Le soliste se retournant régulièrement vers ses confrères comme pour les amener plus loin dans les dynamiques et l’interprétation un peu froide de Kazuki Yamada. La cadence du premier mouvement fut un miracle d’équilibre avec des aigus stratosphériques, un médium riche et chaleureux, un legato superlatif. Le dialogue avec le basson romantique d’Afonso Venturieri fut à ce titre un véritable moment suspendu de musicalité. Les premières notes du mouvement lent furent déchirantes, soutenues par la flûte lyrique de Loïc Schneider et le riche médium du violoniste dont le velours expressif toucha au divin. L’entrée échevelée du dernier mouvement fut l’occasion d’assister à une leçon de vélocité sans faille, la virtuosité n’étant, avec l’expressivité, pas parmi les premiers défauts du soliste. Une partita de Bach en bis vint clore la première partie du concert par une délicatesse de musicalité et d’équilibre.