Programme éclectique ce mercredi soir au Victoria Hall de Genève : l’Orchestre de la Suisse Romande et son nouveau directeur musical Jonathan Nott proposent le poème symphonique Pelléas et Mélisande d’Arnold Schoenberg accompagné de la Messe en mi bémol majeur de Franz Schubert avec l’appui des voix de l’Ensemble Vocal de Lausanne et un plateau de solistes.
Sur le papier, on ne comprend pas bien le lien entre les deux œuvres, si ce n’est le désir d’attirer avec l’un et faire découvrir ce poème symphonique de Schoenberg, compositeur qui a la triste tendance d’éloigner un certain public des salles. Or l’œuvre proposée fait partie des premières grandes œuvres du tout début du 20ème siècle et est assez éloignée du Schoenberg dodécaphoniste. On ressent avec ce Pelléas et Mélisande les affinités avec Brahms, les élans wagnériens et le foisonnement d’un Mahler.
On note dès les premiers instants la belle homogénéité des vents sur les aplats des cordes graves. Jonathan Nott, penché en avant, le geste clair, suscite et obtient. La pièce sous sa baguette recèle un lyrisme évident, les vagues successives et le ressac peuvent mener à quelques saturations aux trombones et cors, rappelant ici les passages les plus puissants d’Elektra, mais globalement l’homogénéité est à l’œuvre. A souligner les très musicaux cors anglais Alexandre Emard et Sylvain Lombard et l’énergie émanant de l’orchestre qui empoigne avec fougue le discours sous l’impulsion et les gestes vifs de Jonathan Nott.
Changement d’ambiance et de configuration avec un Orchestre de la Suisse Romande bien plus restreint, l’ajout de cinq solistes ainsi qu’un chœur, l’Ensemble Vocal de Lausanne, pour interpréter cette fameuse Messe en mi bémol majeur de Franz Schubert.