Soutenir, conseiller et aider les artistes lyriques les plus fragilisés par la crise sanitaire, c’est l’ambitieuse mission de l’association UNISSON, fondée par un collectif de chanteurs pendant le confinement. Il ne s’agit pas seulement de proposer un secours financier, mais aussi une aide juridique et administrative, ainsi qu’une cellule d’écoute en cas de harcèlement ou de discrimination. En somme, pouvoir s’exprimer d’une seule voix sur les sujets propres à leur profession. En adéquation avec ces différentes missions, la recette du concert donné samedi soir à l’Opéra Comique était intégralement destinée à la constitution d’un fonds de dotation à destination des artistes les plus précaires. Malgré le changement d’horaire imposé à la dernière minute en ce premier soir de couvre-feu et les altérations du programme, c’est devant une salle remplie au maximum de la jauge imposée par le protocole sanitaire que les chanteurs font leur entrée sur scène, sous les acclamations d’un public galvanisé.
En tout, plus de soixante adhérents de l’association se produiront ce soir sur la scène de l’Opéra Comique. Ce nombre, conséquent dans le contexte du protocole sanitaire, donne au concert un air de fête devenu bien inhabituel. Le concert n’adopte cependant pas la forme d’une grande audition où se succéderaient une ribambelle d’airs connus. En accord avec le nom même de leur collectif, c’est un programme « à l’unisson » que proposent les artistes, ne comportant que des ensembles de deux voix minimum. Chanteurs et chanteuses en début de carrière donnent la réplique aux habituelles têtes d’affiche. Ces derniers endossent du reste des rôles dans lesquels on a rarement l’habitude de les entendre : Sabine Devieilhe est la Sophie du Rosenkavalier tandis que Chantal Santon-Jeffrey incarne la Maréchale, Stanislas de Barbeyrac est Hoffmann et Ève-Maud Hubeaux s'empare du rôle-titre de Carmen. Sans entracte mais avec une bonne humeur contagieuse, les numéros se succèdent.