Mardi 25 août se tenait une nouvelle journée chargée au festival Schubertiade alors à Schwarzenberg clôturée par un concert de lieder qui a conquis l’ensemble de l’auditoire. Il faudrait être extrêmement difficile pour ne pas avoir succombé à la beauté et à la justesse de ce trio d’artistes.
Ce récital était la deuxième partie du programme entamé la veille à 16h (voir notre précédente critique) et avait pour titre « Lieder aus dem Jahr 1815 (II) ». Deux récitals n’étaient effectivement pas de trop pour présenter les lieder de Schubert datant de 1815. Pour nous faire entendre ces compositions, le pianiste Julius Drake était à nouveau de la partie, accompagné cette fois de la soprano Julia Kleiter et du ténor Christoph Prégardien. Une rencontre au sommet qui a conquis et enchanté l’ensemble de la salle !
Si le concert de la veille a semblé mécanique, celui-ci impressionne par son naturel et l’enchaînement fluide entre les différents lieder, donnant parfois le sentiment qu’il ne s’agit que d’un seul et même air. Nous sommes emportés dès les premières notes d’An die Geliebte interprété par le ténor Christoph Prégardien qui ouvre cette soirée, suivi par Labetrank der Liebe que l’on croirait toujours appartenir à la même partition. Le fait que les deux textes soient de Stoll aide probablement à cette agréable sensation.
La soprano Julia Kleiter s’avance ensuite pour interpréter un Wiegenlied sur un texte de Körner (D304). Si le Wiegenlied de Schubert le plus connu est celui noté D498 (« Schlafe, holder, süßer, Knabe »), tout amateur du compositeur sait à quel point ces airs peuvent avoir un impact apaisant et toucher, mais ce lied prend ici une dimension divine grâce à la voix, à sa résonnance, à une parfaite maîtrise du texte et des notes ainsi qu’à l’harmonie tout aussi parfaite née avec le piano. La ballade qui suit, Ballade (»Ein Fräulein schaut vom hohen Turm«), D 134, ne fait que confirmer l’art du pianiste qui module son instrument en fonction des deux voix ou des instants purement musicaux.