Après la rentrée du National mercredi 7 janvier, c’est au tour des musiciens du Philhar’ de Radio France de jouer leurs premières notes de l’année 2015 dans le nouvel Auditorium de Radio France, inauguré il y a à peine deux mois. En ce début janvier, l’Orchestre Philharmonique de Radio France propose à ses auditeurs un cycle Beethoven/Berg dirigé par Daniel Harding, entouré de quatre solistes de renom. Retour sur la soirée du vendredi 9 janvier, qui réunissait trois œuvres très belles mais difficiles : une performance remarquable, sans être inoubliable.
Au cours d’un même concert, l’Orchestre Philharmonique de Radio France a décidé de mettre à l’honneur Ludwig van Beethoven (1770-1827), et Alban Berg (1885-1935). Ces deux compositeurs présentent un seul point commun majeur, à quelques siècles d’écart : l’un appartient à la première École de Vienne (qui rassemble au 18ème siècle Haydn, Mozart, et Beethoven), l’autre est rattaché à la seconde (constituée de Schoenberg, Webern et Berg, au 20ème siècle). Mettre côte à côte ces deux écoles constitue un rapprochement assez peu évident, quoique tout à fait intéressant musicalement, puisqu’il donne à entendre les partitions de compositeurs tous deux géniaux et précurseurs en leur temps.
La soirée débute par une œuvre rarement programmée, le Triple Concerto pour violon, violoncelle et piano de Beethoven. Et pour cause, cette œuvre requiert trois excellents solistes, portés en outre par une complicité sans failles ! Le trio est ce soir composé de Christian Tetzlaff au violon, Tanja Tetzlaff, sa sœur, au violoncelle, et Lars Vogt au piano. Si le premier mouvement entraîne quelques imperfections de leur part (certains manques de précision, une interprétation parfois hétérogène), on ressent bien mieux dès le Largo la puissance de l’entente entre les solistes ; les expressivités et les timbres s’accordent finement, l’enchaînement des phrases acquiert une fluidité impressionnante, la virtuosité des interprètes prend tout son sens au travers de la lecture également inspirée qui caractérise leurs jeux. L’énergie que les solistes déploient de façon continue dans le concerto va de pair avec la direction habitée de Daniel Harding, certes un peu conventionnelle mais tout à fait efficace.