Soirée Melting-pot au Victoria Hall hier soir : une très hollywoodienne Jubilee Fanfare II de Jean-François Michel, la très joyeuse 8ème Symphonie de Beethoven, le plus intime Concerto pour sept instruments à vent, timbales, batterie et orchestre à cordes du genevois Frank Martin, et enfin le Boléro de Ravel ; le tout interprété par l’Orchestre de la Suisse Romande, sous la direction de Neeme Järvi.
Tout entièrement dédié à une certaine jubilation, la Fanfare II ne trahit pas son titre et permit de chauffer la salle et les vents, ne quittant que peu la nuance forte !
C’est avec une 8ème symphonie de Beethoven menée tambour battant que le public poursuivit cette folle soirée. Quel dommage que le premier mouvement fut attaqué si rapidement, l’entrée ensoleillée et somptueuse devint vite ennuyeuse, l’orchestre ne se départant plus de cette maudite nuance mezzo-forte, qui vit transformer ce Beethoven en un Brahms assez massif et quelconque. Mille excuses pour Brahms !
Dans l’Allegro scherzando, le peu de nuance fut plus frappant encore, les cordes, et en particulier les premiers violons, ne retrouvant pas le chemin de la délicatesse et sonnant de plus en plus durement : dommage. On songe alors qu’il faudrait distinguer énergie et brutalité. On eut aimé ne pas les entendre dans certains passages lors desquels ils accompagnent plus qu’ils ne mènent la danse. Armin Jordan a dit un jour lors d’une répétition d’une Serénade de Brahms : « vous savez les violons, votre mélodie, et bien même sans la jouer on l’entend quand même, les aigus ne sont jamais une finalité ! ». Armin nous a manqué hier soir !
Une mention spéciale au très beau cor solo d’Isabelle Bourgeois et son collègue, tout en finesse et musicalité dans le Minuetto.