Chaque année depuis 2014, Gautier Capuçon sélectionne six jeunes talents qui vont suivre ses enseignements pendant huit mois, alternant cours publics, concerts et séances de coaching artistique et professionnel. En guise de cadre, la Fondation Louis Vuitton conçue par Frank Gehry, et notamment son auditorium entouré de grandes baies vitrées donnant sur une impressionnante cascade d’eau. Les musiciens de la promotion 2017-2018 se sont exprimés en ensemble pour marquer la fin de cette session. Au programme : des transcriptions ou œuvres originales pour sextuor, quintette, quatuor ou duo, de Georges Bizet à Guillaume Connesson en passant par de la bossa nova. Dans une ambiance conviviale, chacun a ainsi pu partager son style et sa personnalité.
Ouvrant le concert par une suite tirée de l’opéra Carmen, Caroline Sypniewski, française de 24 ans, s’impose par ses capacités techniques et sa fougue, qualités qu’elle confirmera par la suite dans les variations sur une seule corde de Paganini sur un thème de Rossini, accompagnée de son collègue japonais de 25 ans, Shizuka Mitsui. Demi-finaliste du concours Reine Elisabeth de 2017, ce dernier, virtuose, attire le spectateur par la chaleur de sa sonorité dans les parties de contrechant qu’il assure à plusieurs reprises, notamment dans le très connu Requiem de Popper pour trois solistes et piano.
L’Allemande Anouchka Hack, 21 ans, révèle dans un solo de Dvořák, Le silence de la forêt, un vibrato et une musicalité intenses, marquant du sceau de la noblesse cette pause méditative. C’est ensuite au tour de Sarina Zhang, américaine canadienne de 21 ans, de défendre avec ardeur et conviction la partition de la compositrice Anne Wilson, Lamentation, écrite en mémoire de Matthew Shepard, étudiant homosexuel assassiné aux Etats-Unis. En cinq mouvements dont l’esthétique rappelle à de multiples reprises celle de Britten, Sarina Zhang a montré la parfaite maitrise de son instrument.