Fondé en 2010 par l’entrepreneur mélomane Pierre Vernes sur une idée de son directeur artistique Xavier Maréchal, le concours Paris Opera Competition offre tous les deux ans à de jeunes chanteurs l’opportunité de se produire devant ceux et celles qui ont le pouvoir d’influencer leur carrière, le jury étant essentiellement composé de directeurs des plus grandes maisons d’opéra. Par le passé, le concours et les concerts programmés par Paris Opera Competition ont notamment révélé Julia Lezhneva, Julie Fuchs, Florian Sempey et Omo Bello.
Cette édition 2017, sous-titrée « Les Mozart de l’Opéra » et animée par Roselyne Bachelot, a réuni au Théâtre des Champs-Élysées 9 chanteurs de 8 nationalités différentes : les mezzo-sopranos Ambroisine Bré, Marta Fontanals-Simmons et Rachel Kelly ; les ténors Trystan Llŷr Griffiths et Alasdair Kent ; les sopranos Camilia Titinger et Beate Mordal, le baryton Ethan Simpson et la basse Rafal Pawnuk. Si le niveau semblait relativement inégal, tous ont fait preuve d’un bel engagement dans ce programme relativement complexe : une succession d’airs de Mozart, Bellini, Rossini, Donizetti,Verdi, Bizet et Rachmaninov, avec les contraintes d’une mise en scène (signée Jean-Romain Vesperini) ajoutant la difficulté du jeu et des déplacements à l’épreuve du chant qui exigeait déjà beaucoup de préparation.
Parmi les personnalités les plus marquantes de cette soirée, citons la mezzo Ambroisine Bré, - que l’on a notamment pu entendre à l’académie Mozart d’Aix-en-Provence en 2015- qui a immédiatement su convaincre le public dans le duo « Si, fuggire » (I capuleti e i Montecchi), projetant sa voix suave et pleine de couleurs, maîtrisant ses graves et offrant de belles ruptures. Trystan Llŷr Griffiths, ténor également issu de l’académie Mozart la même année, s’est quant à lui plus distingué en Tamino (« Dies Bildnis ist bezaubernd schön ») que dans le répertoire Italien. Se perfectionnant actuellement à l’International Opera Studio de Zürich, la beauté de sa ligne vocale semblait lui servir d’assise au déploiement d’un timbre clair mais néanmoins projeté, idéal pour chanter Mozart.