Lundi 14 juillet à 20h avait lieu la première soirée du Festival Radio France – Montpellier Languedoc Roussillon, le concert inaugural initialement prévu (il devait avoir lieu le dimanche 13 juillet, avant la finale de la Coupe du Monde de football) ayant été annulé en raison des intermittents. Lundi, donc, le thème de la soirée était « Musique napolitaine », faisant référence aux deux compositeurs programmés, Alessandro Scarlatti et Nicola Porpora, originaires de la Naples du XVIIIème siècle. L’ensemble Pulcinella, mené par Ophélie Gaillard, partageait la scène de l’Opéra Comédie de Montpellier avec la Maîtrise de Radio France dirigée par Sofi Jeannin. A ces jeunes voix s’ajoutaient celles des solistes Chantal Santon-Jeffery et Mélodie Ruvio. Un concert assez plaisant, fondé sur un répertoire somptueux qui reste toujours émouvant quelles que soient les imperfections qu’on peut relever dans l’interprétation.
La musique de Scarlatti père et de Porpora comporte aussi bien des œuvres profanes, comme des opéras ou des concerti grossi, que des œuvres sacrées, comme des messes ou des oratorios : dans les deux cas, la précision de l’écriture et la délicatesse dans l’expression du sentiment traduisent l’importance de la sobriété dans la conception artistique partagée par les deux compositeurs, créateurs de pièces pourtant chargées de magnifiques subtilités structurelles et harmoniques. Le concert du 14 juillet rendait hommage à cette musique napolitaine là et non pas à l’école d’opéra dite napolitaine, où, à l’inverse, c’est l’épanchement lyrique qui est favorisé. Le programme faisait alterner œuvres instrumentales et vocales. Il débutait par le Concerto Grosso n°4 d’Alessandro Scarlatti (1740), sorte d’introduction permettant aux huit musiciens de Pulcinella de se présenter, pleins d’engagement dans leur jeu et reliés par une belle dynamique de groupe.
Cependant, le Magnificat de Porpora (1740) qui suivait a révélé quelques faiblesses de la part du premier violon, presque faux à certains moments malgré un phrasé intelligent et habité. Mis à part ce regrettable problème de justesse, on peut complimenter l’ensemble pour la qualité de son accompagnement, à l’écoute du jeune chœur sans pour autant perdre en cohésion ni en musicalité. Comme à son habitude, la maîtrise de Radio France s’est distinguée par sa qualité de son, résultat du travail de l’excellente Sofi Jeannin. Les voix pures des enfants sont parvenues à restituer les nuances et à marquer les accents du texte d’après la direction précise et inspirée de leur chef de chœur. Sachant qu’ils présentaient cette semaine trois programmes différents en quelques jours, on leur pardonne facilement les petits décalages rythmiques entre pupitres, ou les quelques hésitations perceptibles lors des attaques et altérant légèrement la fluidité du propos.