L’Orchestre Philharmonique de Radio France est l’un des ensembles symphoniques les plus dynamiques de la capitale. Dès son arrivée en septembre dernier son nouveau directeur musical, le finlandais Mikko Franck, a souhaité proposer au public un concert de Noël qu’il envisage dès maintenant de pérenniser. La présence du Chœur de Radio France, préparé par Lionel Sow, un chef de chœur invité, et de la Maîtrise de Radio France et de sa directrice Sofi Jeannin, témoignait qu’il s’agissait bien d’un concert de la maison Radio France, comme c’est déjà le cas pour le désormais traditionnel et apprécié concert du 14 juillet de l’Orchestre National de France.
On ne peut que se réjouir de cette initiative alors que les concerts de Noël se développent avec succès en région depuis plusieurs années. Néanmoins, si ce premier cru a le mérite d’exister, force est de reconnaître qu’il ne fut pas complètement convaincant. Présenté par la journaliste Léa Salamé, ce concert manquait un peu de la spontanéité et de la joie que l’on attend pour ce type de manifestation. Ce manque n’était pas lié au programme, constitué de pièces essentiellement joyeuses, mais plutôt à une ambiance qui est restée celle d’un concert traditionnel. Les quelques interventions pleines d’humour de Mikko Franck, les tournoiements forts réussis des violoncelles et les quelques bonnets de Noël mis par certains musiciens en seconde partie n’ont pas suffi à transformer ce concert en une vraie fête.
Le programme réunissait des pièces religieuses ou profanes, mais d’esthétiques très différentes, ce qui n’aidait pas à unifier le propos, un objectif difficile dans ce genre de concert. Le chœur de Radio France s’est montré à la hauteur de l’enjeu notamment grâce à ses beaux pupitres d’hommes bien valorisés dans ce magnifique « Adieu aux bergers » tiré de L’Enfance du Christ de Berlioz. Quant à la Maîtrise de Radio France, elle s’est avérée précise d’intonation et très investie lors de son intervention dans Casse-Noisette.