Lundi 24 août devait se tenir un récital de la mezzo soprano Sarah Connolly avec le baryton Markus Werba, accompagnés par le pianiste Julius Drake. Malheureusement, suite à des imprévus de santé, un changement s’est opéré dans la programmation et les deux chanteurs ont été remplacés par la soprano Birgid Steinberger et le baryton Thomas E. Bauer pour un programme quasiment identique à celui prévu à l’origine. Il faut dire qu’il s’agissait en réalité d’une première moitié des « Lieder aus dem Jahr 1815 » dont la seconde partie était prévue pour le lendemain à 20h. Malheureusement, à la déception de l’annulation de Sarah Connolly s’ajoutait celle d’une prestation assez moyenne.
Tout le monde le sait, la musique est une histoire d’alchimie, une magie qui prend sans explication rationnelle à la chose. Il faut un équilibre (pas forcément une perfection, loin de là : les imperfections peuvent parfois participer à la réussite), mais il faut aussi et surtout une étincelle qui prend. Malheureusement, ce ne fut pas le cas ici.
Tout y était pourtant : belles voix de ténor et de soprano, bon pianiste, bonnes techniques vocales et instrumentales… mais pas d’alchimie.
La première partie est belle mais n’emporte pas, on s’ennuie presque. L’atmosphère semble froide et l’attaque directe du concert n’aide pas non plus à créer une ambiance chaleureuse. L’acoustique excellente de l’Angelika Kauffmann Saal permet cependant d’entendre magnifiquement les voix de Birgid Steinberg et de Thomas E. Bauer qui débutent par un court duo, An den Frühling. Les deux chanteurs poursuivront ensuite en alternant (seul un autre duo est à noter dans cette première partie, Selma und Selmar). La douzaine de lieder s’enchaîne donc de façon assez mécanique malgré l’investissement visible et notable des trois artistes.