Née en 1988 à Toulouse, Marie Chilemme s'est formée au Conservatoire de Paris et à la Hochschule Hanns Eisler de Berlin, avant de fonder en 2012 le Quatuor Cavatine. Depuis 2017, elle est l'altiste du Quatuor Ébène.
Quel est votre idéal de bonheur chambriste ?
Pouvoir se comprendre à chaque seconde, sans parler, et ainsi se deviner musicalement et humainement.
Pour quelles fautes avez-vous le plus d’indulgence ?
Les fausses notes !
La qualité que vous préférez chez vos partenaires ?
Leur passion.
Votre trait de caractère à l’instrument ?
La souplesse. J’aime que les musiciens avec qui je joue se sentent bien, qu’ils chantent à leur aise. Alors je m’arrange pour les comprendre, anticiper leurs envies, les suivre au mieux… Pour cela, il faut être souple sur l’instrument et dans la tête !
Votre principal défaut ?
Mon jeu est parfois trop rond, il n’a pas assez de mordant… Dans la vie, par contre, je mords quand on m’attaque !
Votre occupation préférée, quand vous n’êtes pas à l’alto ?
Cuisiner, être en famille ou avec des amis.
Un personnage de l’histoire de la musique que vous auriez aimé être ?
Maria Callas. J’aurais rêvé d’être chanteuse d’opéra, jouer et chanter sur scène ! Ou Clara Schumann – pour son lien intime avec Johannes Brahms…
Votre quatuor – ou mouvement de quatuor – favori ?
Le Quatuor opus 51 n° 2 de Brahms… ou des mouvements de Beethoven : la « Cavatine » et le « Poco scherzoso » de l’opus 130, le mouvement lent de l’opus 59 n° 1.
Quel a été votre plus beau concert ?
En tant qu’auditrice, le concert d’Esperanza Spalding au Trianon, à Paris, en 2012 : quel groove et quelle classe, je suis une grande fan !
Et en tant qu’interprète, je dirais mon premier concert en 2017 avec les Ébène à Tokyo. Je remplaçais Adrien Boisseau qui était blessé ; j’ai essayé de ne pas me mettre trop de pression, c’était juste pour la tournée… Sauf que j’ai su après que, ce soir-là, mes collègues prenaient la décision de me proposer de rester avec eux dans le quatuor ! Donc ce moment représente un mélange de grand plaisir à se découvrir tous les quatre en concert, de trac pour le Quatuor op. 121 de Fauré que je n’avais jamais joué auparavant et d’émotion pour le Quatuor K. 421 de Mozart que j’avais beaucoup interprété avec feu mon Quatuor Cavatine.
Quelle a été votre plus grande déception musicale ?
Mes sensations de trac au Wigmore Hall de Londres en décembre dernier. J’ai été très déçue de ne pas avoir pu profiter pleinement du concert ! Et ne pas avoir réussi à entrer en Konzertexam à Berlin pour continuer à étudier avec Tabea Zimmermann… Mes deux années de master dans sa classe sont passées tellement vite, j’aurais aimé continuer au moins cinq ans !
Si vous deviez vous réincarner en un instrument de musique (autre que l’alto), lequel choisiriez-vous ?
Le violoncelle !
Votre devise d’altiste ?
Écoute et anticipation ! Une pour tous !